Dans la vallée de Saint-Gervais-les-Bains (Haute-Savoie), le danger vient du ciel. Une poche d'eau s'est formée dans le glacier de Tête-Rousse, à 3 200 mètres d'altitude, dans le massif du Mont-Blanc, menaçant de se déverser sur les habitants.
Elle s'est, en réalité, reformée. En 2010 déjà, il avait fallu mener en urgence des travaux de pompage pour évacuer 60 000 m3 d'eau. En 2011, il avait encore fallu purger 20 000 m3. "La poche s'est à nouveau remplie. Selon les mesures effectuées en juin, il y aurait 10 000 m3 d'eau", indique Jean-Marc Peillex, maire (divers droite) de la commune, dominée par la montagne de glace.
De nouvelles mesures doivent être réalisées en août. Sans attendre, l'élu a décidé de lancer un appel d'offres, en vue d'un pompage en septembre. "La commune va encore devoir payer 20 % des 500 000 euros que coûte l'opération [80 % étant financés par l’Etat et des fonds européens], fulmine M. Peillex. Ça ne peut plus durer ! Il faut mettre en oeuvre une solution pérenne pour régler le problème et assurer la sécurité des 3 000 habitants de la vallée."
La solution qu'il préconise est le creusement, sur le versant sud du glacier, d'une galerie qui permettrait l'évacuation en continu de l'eau. Le coût des travaux est estimé entre 6 et 8 millions d'euros… à la charge de l'Etat. Lequel n'est pas disposé à une telle dépense.
"ASSURER LA SÉCURITÉ DES HABITANTS DE LA VALLÉE"
Le comité de pilotage qui suit le dossier a, pour l'instant, validé la solution temporaire du pompage, quand cela s'avère nécessaire. "Dans l'immédiat, c'est le système qui nous semble le plus approprié, défend Régis Castro, le directeur de cabinet du préfet. D'autant que l'on se rend compte qu'à chaque nouveau pompage, la cavité se réduit."
Il ajoute : "Notre première préoccupation est d'assurer la sécurité des habitants de la vallée et elle l'est. Les systèmes d'alerte fonctionnent et sont testés tous les mois. Nous attendons les résultats des mesures d'août pour savoir si nous devons pomper l'eau en septembre. Dans tous les cas, les dossiers techniques et financiers sont prêts."
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