Saint Gervais La poche d’eau sous le glacier de Tête Rousse n’arrête pas l’alpiniste

Emmanuelle DUFFEAL - 06 août 2010 à 05:30 | mis à jour le 19 avr. 2021 à 17:49 - Temps de lecture :
Au refuge de Tête Rousse, première étape sur la voie du mont Blanc, la psychose n’a pas cours. Le DL/A.Ch.
Au refuge de Tête Rousse, première étape sur la voie du mont Blanc, la psychose n’a pas cours. Le DL/A.Ch.

Depuis l’annonce d’une poche d’eau sous glaciaire de 65 000 m³ menaçant Saint-Gervais d’une inondation, dans la station thermale, les commentaires vont bon train

Au refuge de Tête Rousse (3165m), on est d’autant plus concerné que le glacier se trouve juste au-dessus de la tête de sa gardienne Patricia Tuléri et de ses hôtes-alpinistes.

« On a autant d’alpinistes que d’habitude, c’est plus du côté des randonneurs à la journée qu’on voit la différence » note la gardienne. Elle explique ce phénomène, par la fermeture pour la saison du dernier tronçon du tramway du Mont-Blanc, le temps des travaux de purge du glacier.

Aux Thermes de Saint-Gervais, on enregistre quelques défections de curistes mais ce n’est pas non plus significatif. On n’est pas dans un exode lié à une psychose collective.

Certains propriétaires de locations saisonnières dans le périmètre concerné par une éventuelle évacuation ont averti leurs futurs locataires. Certains ont préféré annuler, la présence de personnes à mobilité réduite et/ou d’enfants en bas âge ayant été souvent déterminante (NDLR, au hameau de Bionnay, il faut écacuer les lieux en dix minutes si la poche d’eau venait à céder).

D’autres en revanche se sont octroyés un temps de réflexion; certains, arrivés sur place, ont tenu à reconnaître les lieux et à se rendre au point de regroupement de la zone.

Au camping des Dômes de Miages, le seul de Saint-Gervais, on ne note aucune défection de campeurs en cours de séjours . En revanche « des personnes à l’autre bout de la France, en apprenant la nouvelle, ont pris peur et ont annulé leurs réservations » confie Sophie Grandjaques. La gérante précise « qu’on ne sait pas combien de vacanciers ayant projeté de venir ont choisi d’aller ailleurs.»

Au refuge du Goûter, l’autre refuge de la voie normale du mont Blanc, aucune incidence sur la fréquentation. « On nous interroge par téléphone, on s’en tient aux faits, comme quoi le train est arrêté et qu’un sentier est tracé pour ne pas passer sous la poche», explique la gardienne Nadine Barnier.