I

ÉTUDE

SUR LE GLACIER DE TÊTE-ROUSSE,

AVERTISSEMENT.

L'avalanche du front du glacier de Tête-Rousse, le 12 juillet 1899, le brusque écoulement d'un lac caché dans l'intérieur de ce petit glacier appelèrent l'attention sur ce phénomène peu connu. Savants, ingénieurs, forestiers firent l'ascension de la barre rocheuse qui sert de socle au glacier, étudièrent la disposition des lieux et finirent par conclure à la possibilité d'une nouvelle catastrophe. C'estaux agents de l'Administration des Eaux et Forêts, du Service du reboisement de la 5" conservation, que fut dévolue la tâche d'assurer la protection de la vallée de Saint-Gervais.

H leur fallait de toute nécessité connaître les causes de la débâcle pour essayer d'en prévenir le retour.

Deux méthodes d'investigation s'offraient : i° Rechercher les variations du glacier aux époques antérieures; s° Observer les modifications, le mouvement, l'alimentation du glacier au moyen de mensurations méthodiques, prolongées. •

Sous peine d'être incomplet, insuffisamment renseigné, on devait les employer concurremment.

S. A. le prince Roland Ronaparte, qui s'était depuis longtemps intéressé aux varia¬ tions des glaciers, institua en 1903 un concours de glaciologie, au Club Alpin Fran¬ çais. Les soussignés, qui faisaient alors partie de la Commission de reboisement savoi-sienne et, à ce litre, étaient chargés des travaux au glacier de Tête-Rousse, présentèrent un mémoire auquel fut attribué le prix. M. J. Vallot publia, dans ses Annales de V observatoire météorologique, physique et glaciaire du Mont-Blanc dont il était le createur, la partie relative aux observations météorologiques exécutées à Tête-Rousse de 1901 à igo3 : tout le reste du travail est demeuré inédit, dans les archives du C. A. F.

PAR

MM. P. MOUGIN,

ET C. BERNARD,