Partager
Animaux

Quels animaux survivront au dérèglement climatique ?

Face au réchauffement climatique, quels sont les animaux les plus à même de survivre ? C'est notre question de la semaine, posée par un lecteur sur notre page Facebook.

réagir
Tigre de Sibérie (Panthera tigris altaica)

Le tigre de Sibérie (Panthera tigris altaica) compte parmi les espèces ayant une bonne capacité de survivre au réchauffement climatique, d'après une étude.

Xie Jianfei / XINHUA / Xinhua via AFP

"Quelles espèces animales actuelles devraient survivre au réchauffement climatique ?", nous demande Tio Sam sur notre page Facebook. C'est notre question de la semaine. Merci à toutes et à tous pour votre participation.

Les mammifères qui ont le plus de chances de survie

La survie des mammifères a fait l'objet d'une étude publiée dans la revue eLife en 2022, menée par trois biologistes européens (danois, anglais et suédois). Ces derniers ont procédé à des analyses sur 157 espèces terrestres sur un laps de temps de dix ans consécutifs. Cette étude met en évidence que, contrairement à ce que nous pourrions penser, les plus petits mammifères ne sont pas les plus favorisés dans la lutte pour la survie.

Lire aussiDes scientifiques alertent sur la perte de branches entières de l'"arbre de la vie"

"Nous pouvons voir un vrai schéma se dessiner : les animaux qui vivent longtemps et qui ont peu de petits sont moins vulnérables aux météos extrêmes (longue sècheresse, inondation, tempêtes, etc., ndlr) que ceux ayant une courte durée de vie et beaucoup de petits", détaille Owen Jones, l'un des auteurs de l'étude, dans un communiqué de presse. Le fait que les grands mammifères, tels que les éléphants, consacrent tout leur temps et leur énergie à élever un seul bébé ainsi que leur tendance à attendre des conditions climatiques meilleures avant de se reproduire consiste à étayer cette constatation. A l'opposé, les souris, qui peuvent avoir jusqu’à 80 souriceaux par an, sont plus enclines à souffrir d’un manque de nourriture liée à de mauvaises conditions météo.

Alors, qui sont les grands gagnants de cette étude ? Plusieurs espèces parmi les éléphants d’Afrique, les tigres de Sibérie, les chimpanzés, les grandes chauves-souris ou encore les grizzlys. Attention tout de même à bien nuancer cette information avec le contexte actuel : ce sont les espèces "favorisées" uniquement par le réchauffement climatique. Or, tous les animaux de cette liste sont en danger d’extinction à cause des autres activités humaines telles que le braconnage, la destruction de leur habitat et la pollution.

Un chimpanzé.  Crédit : Antonio Friedemann / Pexels

S'il montre une certaine résistance face aux dangers du changement climatique, le chimpanzé reste menacé pour d’autres raisons. Crédits : Antonio Friedemann / Pexels.

Et, rajoute le biologiste Owen, "nous nous attendons à ce que le changement climatique apporte son lot de météos extrêmes dans le futur. Les animaux vont devoir y faire face, comme ils l’ont toujours fait. Nos analyses aident à prédire comment ces derniers peuvent répondre aux changements climatiques grâce à leurs caractéristiques générales (physiologie, physionomie, histoire évolutive…), même si nous n’avons que des données limitées sur certaines espèces."

Lire aussiCanada : une population de tortues au bord de la disparition à cause de l’expansion urbaine

Les espèces animales qui tirent leur épingle du jeu

Outre les mammifères (qui ne comptent finalement qu'environ 6500 espèces parmi les plus de 1,5 million d'espèces animales recensées), en voici trois, aux capacités d'adaptation impressionnantes, et qui pourraient s'adapter au changement climatique à venir : 

  • Les méduses : un groupe de créatures très anciennes, vivant depuis 600 millions d’années, flottant et dansant au gré des courants. Elles font partie de la famille des Cnidaires et sont, à ce jour, les animaux les plus venimeux au monde. Elles n’ont pas de système nerveux, pas de cerveau et pas de cœur, pourtant, elles profitent de l’acidification des océans (causé par un réchauffement des eaux et la pollution) pour étendre leurs domaines. Elles arrivent même à manger plus qu’avant en abusant de la léthargie des crustacés, mal en point à cause de la mauvaise qualité de l’eau. 

une espèce de méduse australienne, phillorhiza punctata Crédit : RONALDO SCHEMIDT / AFP

Une méduse australienne, phillorhiza punctata. Crédits : RONALDO SCHEMIDT / AFP

  • La blatte : mal-aimé et mal connu des humains, c'est pourtant un insecte hors du commun, ayant survécu à toutes les extinctions de masse et peuplant absolument tous les continents. Sa physionomie effilée et aérodynamique fait d’elle une championne incontestable de la survie. Elle peut sentir un déplacement de 0,2 nanomètre grâce à ses organes subgénuaux (organes sensoriels) situés sur les tibias, ce qui la rend presque impossible à surprendre. Elle est également capable de vivre dans des milieux irradiés, de trouver des méthodes de contournement contre les insecticides (ce qui fait qu'aujourd'hui, nous n'arrivons pas à nous en débarrasser puisqu'elle tolère toutes formes de produits toxiques) et de rester plusieurs semaines sans manger. Et, pour terminer le tableau, elle aime s’épanouir dans les endroits chauds et humides. Il lui reste donc de beaux jours à vivre sur notre planète, même si celle-ci se réchauffe.  

une blatte (Blattella vaga) sur une feuille au Canada Crédit : Creative Touch Imaging Ltd / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Une blatte (blattella vaga) au Canada. Crédits : Creative Touch Imaging Ltd / NurPhoto / NurPhoto via AFP

  • Enfin, le tardigrade. On le connait sous le doux nom d’ourson d’eau, il est minuscule (entre 1 mm et 0,1 mm) et pulvérise tous les autres animaux, petits ou grands, en termes de survie. Dans ses compétences, nous pouvons noter qu’il peut survivre au vide de l’espace, aux radiations cosmiques, au zéro absolu (-273,15°C), aux flammes d’un volcan, peut très facilement vivre 30 ans sans manger et ce ne sont que des exemples parmi tant d'autres. Il est donc difficile de ne pas le prendre en référence des espèces pouvant s’adapter au réchauffement climatique. 

Un tardigrade sous un microscope. Crédit : STEVE GSCHMEISSNER / SCIENCE PHOTO / SGS / Science Photo Library via AFP

Un tardigrade sous un microscope, image colorisée. Crédits : STEVE GSCHMEISSNER / SCIENCE PHOTO / SGS / Science Photo Library via AFP

Lire aussiSensibiliser les plus jeunes à la nature et à l'écologie peut être ludique grâce à une sélection des meilleures BD sur l'environnement.

Commenter Commenter
à la une cette semaine
Nouveaux animaux de compagnie

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite recevoir toutes les alertes infos de la rédaction de Sciences et Avenir

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Santé
Nature
Archéo
Espace
Animaux
Je ne souhaite plus recevoir de notifications